Alors les Galapagos, ça fait rêver, mais avant, il y a Guayaquil. Et là, c'est moins paradisiaque. Déjà à Cuenca le propriétaire de l'hôtel nous prévient que c'est un autre monde Guayaquil, qu'il faut faire attention, notamment avec les taxi qui peuvent ne pas être des taxis et t'emmener dans un coin où ses potes vont te dépouiller. Cool, bonne ambiance. Par chance, on a peu de temps à y passer, on décide de rester proche du terminal de bus et de l'aéroport. Y'aura bien eu une petite marche pas très rassurante, le soir pour aller chercher du liquide, mais bon dans l'ensemble on l'a joué "safe".
Du coup sans encombre on arrive le lendemain à l'aéroport. On vous prévient, autant s'y prendre à l'avance. Parce que même si on parle d'un vol national, on entre quand même dans un parc national aux Galapagos. Donc on est tout autant inspectés que pour des vols internationaux, par forcément pour les mêmes choses. Ici ils vérfient tous les produits frais et autres. Bon et puis il y a le petit droit de passage aussi hein, aller $20 on commence doucement.
On atterri et déjà depuis l'avions ça nous paraît très joli. Faut aussi bien se remémorer qu'on arrive de Cuenca, et qu'avant ça c'était le sud du Pérou, les montagnes et plutôt la fraîcheur. Là, ça sent les vacances d'été, plage, soleil (mais pas trop quand même) et sable fin. L'ambiance change radicalement pour nous.
On pose nos bagages à l'hôtel et on part pour une petit tour de la ville, Puerto Baquerizo Moreno. On commence par être un peu déçus, parce qu'on ne voit pas tous les lions de mer annoncés sur le port. Mais en s'approchant, si, vous inquiétez pas, ils sont bien là, bien nombreux, bien flemmards sur la plage, ou un peu joueurs dans l'eau, surtout les plus jeunes. Le spectacle nous tient un moment tellement on en voit en se baladant le long du port.
Ensuite on est allés au centre d'intréprétation de l'île. Une sorte de musée/expo expliquant un peu l'histoire, l'environement et les tenants et aboutissants de l'archipel. Très intéréssant et très bonne entrée en matière. On apprendra notamment que l'archipel a resisté longtemps à l'établissement d'une communauté humaine viable et tenable. Plusieurs tentatives, sur différentes îles, ont échoué et se sont terminées par la mort des malheureux. Sans parler des bagnes et autres prisons établis sur l'îles. Disons qu'au début, la population des Galapagos était essentiellement constituée de pirates et de prisonniers. Bref, ce n'était pas le paradis que c'est maintenant.
On y raconte aussi la période où, avant d'être un parc national, les ressources ont été pillés, notamment les tortues géantes de terre qui ont été décimées. Plusieurs races ont été exterminées avant qu'on puisse en sauvegarder certaines par la mise en place du parc national englobant toute l'archipel. Et les lions de mer aussi étaient chassés, mais moins intensément que les pauvres et placides tortues.
Il y a aussi tout l'histoire sur la théorie de l'évolution, pensée et étayée ici par Charles Darwin. En effet les Galapagos representent une illustration parfaite de sa théorie, où des espèces comme des iguanes où des tortues ont pu dériver jusqu'ici et échouer sur différentes îles et ensuite évoluer en vase clos sans intéraction du monde exterieur, en s'adaptant à leur environnement.
Enfin, on a un petits aperçus des enjeux actuels pour les habitants, notamment sur l'eau potable, peu présente dans l'archipel. Sans parler, bien entendu, de la protection de la nature avec le tourisme grandissant, le sujet de l'autonomie énergétique, de l'éducation, etc. L'éventail malheureusement classique.
AUjourd'hui on décide de louer les services d'un taxi/guide pour faire un petit tour de l'île. On partage l'excursion avec un autre couple japonais, très sympathique mais à l'anglais limité malheureusement. On s'arrêtera à El Progresso, première bourgade de l'île où une petite usine de sucre s'est monté, tenu par un bonhomme aux méthodes extrêmes. A tel point qu'il a fini par se faire buter lors d'une émeute. Visiblement il avait lui même la gachette facile et ses employés étaient plutôt considérés comme des esclaves. Bref passons, c'est plus pour le côté historique que véritablement ce qu'il y a à voir, car maintenant, à part quelques maisons, une école et un terrain de sport, rien de bien attrayant. Ensuite direction El Junco, un cratère contenant un lac d'eau douce. Le seul de l'archipel. Pour l'instant l'eau n'est pas directement exploitée pour la consommation ou l'agriculture, mais c'est une demande récurrente des habitants. Dans cette partie de l'île et autour d'El Progresso, ce sont les seules zones cultivables. En effet, l'érosion de la roche volcanique plus en amont, drainée par l'eau, a déposé au fil du temps suffisamment de terre et d'humus pour créer les conditions propices à l'agriculture. Ailleurs, la roche est apparente et à part des cactus, peu d'autres végétaux arrivent à s'y accorcher.
Ensuite on s'arrête dans un sanctuaire de tortues géantes terrestres. C'est une grande zone, fermée, où les tortues sont en liberté (en liberté limitée donc). Il y a aussi un incubateur. Il existe par ailleurs, au nord de l'île, un zone non accessible où il y a une population de tortues sauvages. La visite est très agréables et on s'enthousiasme à chaque nouvelle tortue croisée. Elle peuvent être vraiment géantes. Par ailleurs, quand elles se croisent entre elles, c'est baston. Bon faut imaginer une baston de tortues, assez lentes et placides, c'est pas du Jackie Chan. Mais bon systématiquement il y a confrontation et le perdant s'écarte de quelques mètres. Dans l'incubateur, où les tortues de 0 à 3ans sont gardées dans de petits bacs, nous avons même assisté à une scène terrible. Une tortue s'acharnant sur la patte d'une de ses congénères jusqu'au sang. Nous avons prévenu le garde qui a dû isoler la malfaiteuse. Il nous explique que dans la nature elles ne sont pas sensées être aussi proche les unes des autres que parfois certaines attaquent à cause de la promiscuité.
On finit notre tour à Puerto Chino, plage paradisiaque où on fera notre première trempette dans les eaux froides du pacifique, toujours en compagnie de quelques lions de mer qui font notre ravissement. On rentre ensuite pour aller se restaurer un peu, et nous finirons la journée en nous baladant dans les quelques coins autour de la ville.
Aujourd'hui on a décidé de claquer de la thune. Plus rien à faire, on est en roue libre ! Je plaisante. Malheureusement ici, si on veut faire quelqu'activité, cela revient très cher. C'est le prix des Galapagos. Et y'a pas beaucoup de marge de négociation. Les excursions sont très réglémentées et tout le monde aligne ses prix, l'île n'étant pas très grande. Bref, c'est LE jour pour ZE expédition : un tour complet de l'île en bateau avec arrêt dans les principaux spots d'interêt. Et comme on a réservé le tour avec Marco notre hôte, on tombe avec une compagnie "de vieux pêcheurs" qui fait le tour en sens inverse des autres tours. Histoire qu'on arrive pas tous en même temps au même endroit. Du coup on commence par le clou du spectacle, le Kicker Rock, un rocher donc qui se dresse au large de l'île et qui offre un lieu privilégié pour le snorkling. On y vera des étoiles de mer, des poulpes, pleeeeein de poissons, des tortues en veux-tu en voilà, et même des requins. Frissons pour Maïlys. Moi ces créatures me fascinent et je sais qu'elles ne s'attaquent pas à l'homme. Ensuite on débarque sur une plage paradisiaque, seuls, le guide nous explique quelques trucs, il y a des squelettes de tortues pour les visiteurs, et on a le droit à un dernier tour en snorkling proches de récifs. La faune est encore une fois assez dense. On se régale avec Maïlys. On repart pour la pointe nord de l'île, un bien beau volcan, qui depuis le bateau avec les plages en premier plan est du plus bel effet. Enfin on débarque une dernière dans une petite crique, on va se balader un peu, on a un petit temps tranquille sur une plage encore une fois paradisiaque. Et puis le retour, en longeant la côte superbe jusqu'au port.
Mais pour nous, le vrai climax, le vrai clou du spectacle, ce fut le groupe d'une cinquantaine de dauphin croisé en allant au Kicker Rock, par hasard, et qui sont venus jouer avec le bateau et nous montrer leurs plus beaux sauts pour l'émerveillement de tous. Ce moment vaux tout l'or du monde.
Aujourd'hui on décide de louer du materiel de snorkling pour aller faire les derniers lieux qu'il nous reste à faire. Il s'agit de la Loberia, une plage avec un bassin naturel formé par les rochers. C'est un lieu tout indiqué pour le snorkling, et encore une fois c'est la régalade, on reste fasciné par ces tortues de mer, placides herbivores aquatiques pas le moindre du monde effrayés par notre présence, qui poursuivent tranquillement leurs affaires sans se soucier de la horde de touristes venus s'extasier de leur existence. Parce que oui on était pas tout seul, bien entendu. C'est un lieu tellement pratique pour les petits comme les grands, avec une barrière naturelle pour les vagues parfois mouvementés ici. Mais on ne trainera pas tant avec Maïlys, l'eau étant particulièrement froide. On décide ensuite d'aller voir un point de vue sur promontoire rocheux plus loin, avec une route bardée d'iguanes. C'est la première fois qu'on voit ces bêtes ici. Elles se dorent la pillule au soleil, à croire qu'ils se tirent la bourre avec les lions de mer pour savoir qui en fera le moins possible. Et comme les lions de mer, ils apprécient aussi se monter les uns sur les autres pour la sieste. Ils ont aussi la particularité d'évacuer régulièrement leur morve par de violents éternuments. Et le point de vue nous régalera tout autant. Bref, bonne petite matinée.
Le deuxième lieu est plus au nord, c'est une petite crique où l'on peut nager avec des lions de mer et où, comme partout, il y a des tortues de mer, et plein d'autres poissons (mais pas de requin). Malheureusement on y arrive bien avancé dans l'après-midi, et le lieu fait que le soleil est déjà passé derrière la coline. Et encore une fois l'eau est trèèèès froide. On prend notre courage à une main, et on se lance (bon ok je suis tombé, c'est pour ça que j'y suis rentré si rapidement), et on prend notre pied à nager avec les lions de mer, à les observer jouer entre eux, à aller voir nos amis les tortues. Bref une bonne session, mais fraîche !
Voilà notre premier séjour sur une île des Galapagos se termine déjà. Et on est déjà sous le charme. Alors certes venir ici est un vrai investissement, le séjour coûte cher et le prix des activités est exorbitant, mais ça reste un lieu incroyable et une expérience incomparable. Ici les animaux vivent depuis longtemps aux côtés de l'homme sans avoir de raison de le craindre. On est clairement seulement d'autres animaux pour eux. Parfois ils sont curieux, ils viennent t'observer un peu, mais bien souvent ils font leur vie sans même se soucier de toi. L'expérience avec la faune est donc véritablement incroyable.
On décide ensuite d'aller sur l'île d'Isabella, apparemment plus sauvage.